Le Choix de Sophie de William Styron
En 1947, Stingo un jeune écrivain tout juste débarqué du Sud, rencontre Nathan et Sophie lors de son installation à New York. Malgré son impuissance face à la passion destructrice qui unit le couple, Stingo s’attache à eux et devient le confident de Sophie, rescapée des camps de la mort. S’entremêlent alors les sentiments du narrateur et les récits faits par Sophie.
Encore un livre sur l’Holocauste… 😉 J’en ai mis du temps à lire ce pavé de 950 pages mais ça valait le coup.
Tout d’abord par le style qui mêle deux histoires, celle de Stingo et celle de Sophie. Stingo est une jeune homme d’une vingtaine d’années qui rêve de devenir écrivain. Le livre est le fruit des souvenirs de ce même Stingo, qui se rappelle cette période de sa vie. Parallèlement à cela, nous avons le récit des années de captivité de Sophie à Auschwitz, des horreurs qu’elle y a vécu mais surtout de ses sentiments, de son ressenti sur cette période.
Grâce à Stingo, on comprend l’ambiance de ces années, le racisme du Sud envers la population noire mais d’une autre manière le racisme ambiant du Nord envers le Sud et ceci est clairement exprimé par le personnage de Nathan, un juif américain. Le climat de tension qui règne entre ces 2 parties des États-Unis est parfaitement retranscrit par les propos parfois vifs échangés par les 2 hommes. Nathan, marqué par l’horreur nazie bien que non touché personnellement par celle-ci, est très virulent envers toute forme de racisme et montre surtout un esprit parfois très obtus. Stingo, quant à lui, est dépassé par ses propres origines et surtout par les actes de ses concitoyens. Il réussira à démontrer à son ami qu’il ne faut pas faire d’actes isolés, une généralité.
Quant au récit de Sophie, il met bien évidemment en avant les horreurs nazies mais surtout une personnalité qui a subit toutes ces barbaries. Sophie n’est pas juive, c’est une catholique polonaise qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment et de là, toute sa vie sera bouleversée. En plus de subir la folies des nazis, il lui faudra faire des choix pendant cette guerre, pendant son internement qui ne laisseront jamais son esprit en paix. Son récit montre à quel point, les rescapés sont sortis anéantis ce ce cauchemar.
Le livre de William Styron met en avant le Mal, sous toutes ces formes et par le personnage de Stingo tente de comprendre les raisons qui poussent les Hommes à devenir fous. J’ai trouvé intéressant cette façon de mettre en parallèle l’Holocauste, l’esclavagisme, le racisme et la folie quelque soient leurs formes. L’auteur ne cherche pas à mettre l’accent plus sur les uns que sur les autres mais au contraire pointe le doigt sur toutes ces dérives qui font parties de notre quotidien. Il n’accuse pas mais tente au contraire de comprendre au travers de ses personnages.
L’autre thème mis en avant est celui de la culpabilité. Celle de Sophie face aux choix qu’elle a dû faire et celle de Stingo lors de l’écriture de ce roman quand il se remémore ces moments passés avec ses amis. Deux formes de culpabilité qui hantent la vie de nos protagonistes et les empêchent de trouver une paix intérieur.
Ce roman est vraiment très poignant, très fort en émotions et soulève des questions auxquelles on aimerait bien avoir des réponses. J’aurais tellement à dire sur ce roman, mais il n’est pas facile de le faire sans dévoiler un peu d’intrigue… Je ne peux donc faire mieux que de vous conseiller vivement!
20 Comments
Je ne l’ai pas lu, mais j’ai vue le film, que j’avais beaucoup aimé,mais comme souvent, je pense que le livre doit être nettement mieux.
Je ne comptais pas le lire, mais vu ta critique, je pense le faire, surement quand je passerais de longues soirées d’hiver en picardie et que surtout, vu le nombre de pages, quand j’aurais le temps; bref tu ma donnée envie!
J’aimerais beaucoup voir le film désormais. Le livre est tellement riche que je me doute que le film ne pourra tout retranscrire! C’est noté pour les longues soirées d’hiver!
ta critique me donne très envie de le lire .
A l’occasion, lors d’un de tes passages dans le coin ou nous dans le vôtre, je te le piquerai bien !!!?
Pas de soucis! Ce sera à la plus rapide entre Virginie et toi… mais je pense que tu vas gagner pour le coup! 😉
950 pages, ouille ouille ouille enfin bon si le livre est intéressant ce doit aller tout seul. Ce n’est pas un livre sur lequel je me serais forcément arrêté mais ta critique donne envie !
Il y a quelques longueurs mais sur la totalité ça passe bien! Ravie de t’avoir donné envie!
Les thèmes abordés par ce bouquin m’interresent bcp, ms dommage qu’il soit aussi long…Pour une tortue en lecture comme moi, il va me falloir des mois et des mois pour en venir à bout!!!
J’avoue que j’ai été longue aussi. je ne prenais le temps que le soir avant de me coucher et avec la fatigue des préparatifs, je m’endormais dessus au bout de 3 pages!
Je passe mon tour, je ne suis pas vraiment adepte de cette période de l’histoire. Peut être parce que j’en ai trop lu par le passé ?!
Peut être qu’un jour comme toi, je me lasserai.. mais pour l’instant ma curiosité sur le sujet n’est pas tout à fait satisfaite!
Cela fait longtemps que j’entend parler de ce livre, il faudrait que je m’y plonge moi aussi…
Tu me diras, hein? 😉
Non quand on est parent ce choix est impossible.
Je suis entièrement d’accord avec toi! Mais je crois que ce qui rend ce livre aussi fort, c’est cet horrible choix et l’empathie que cela provoque chez le lecteur…
J’ai adoré ce livre. Et le film est magnifique aussi. Je me souviens surtout de la prestation de Meryl Streep. Cette histoire est poignante. Quand on est une maman, ou pas d’ailleurs, on ne peut qu’être bouleversé.
Effectivement pas besoin d’être une maman pour être bouleversée par les horreurs que cette guerre a pu engendrer.
Merci de ta visite et à bientôt!
Ni vu, ni lu, et je t’avoue que ça me fait un peu peur bien que le thème m’intrigue…
(dit la fille qui vient de terminer « Les Bienveillantes » en un temps record 😉 )
Vu ce que tu viens de lire, tu resterais dans le même genre! 😉
Plus sérieusement, ce livre est vraiment très poignant et les 950 pages ne sont pas pour moi un obstacle à cette lecture!
Oh, je l’ai lu il y a très longtemps. L’histoire m’avait un peu traumatisée… Quel choix horrible ! Bizzzzzzz 😉
L’histoire est en effet très dure et c’est un chois horrible. Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est justement le poids de ce choix et l’incapacité à retrouver une vie normale quelque soit les efforts que l’on puisse faire.
A bientôt, bises!