Il y a presqu’un an, je découvrais les joyaux que produit la Baie du Mont-Saint-Michel, à savoir de savoureuses moules de bouchot AOP lors d’un atelier culinaire (article Les Moules De Bouchot AOP De La Baie Du Mont Saint-Michel, Des Produits Régionaux Au Top!).
Cette année pour parfaire la découverte de ces produits, j’ai eu la chance de passer une journée au Vivier-sur-Mer, en plein coeur de la Baie du Mont Saint-Michel bretonne, en compagnie de deux #breizhblogueuses, Cuisine de Tous les Jours et La Cambroussienne, et de mytiliculteurs passionnés.
Nous avons tout d’abord été reçues par Marie-Luce du Comité de Défense et de Gestion du Label AOP qui regroupe 49 exploitants sur 250 km de bouchots. Elle nous a présenté le label ainsi que la mytiliculture qui s’exerce dans la Baie. Et bien que le Mont Saint-Michel soit dans le nom, ces moules n’ont rien de normandes puisqu’elles sont exploitées en Bretagne, en Ille-et-Vilaine!
Cette femme et mère de mytiliculteurs nous a parlé avec passion de l’exploitation des moules de bouchots qui exhibe fièrement le premier label AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) de la mer mais aussi et surtout le label AOP (Appellation d’Origine Protégée) qui garantit l’origine, le taux de chair, les contrôles et la traçabilité, mais aussi et surtout le savoir-faire et la qualité.
Puis, c’est avec Eric, le président du comité AOP que nous sommes parties pour une visite rapide de la Maison de la Baie qui présente aux visiteurs les différentes étapes de l’élevage des moules de bouchots.
Mais le meilleur moyen de faire connaissance avec ce met, c’est encore de le… manger! Et c’est chez Eric que nous avons pu débattre autour de son passionnant métier, autour de bonnes assiettes remplies de délicieuses moules préparées par ses soins.
Avant de les déguster dans une version Thaï (huile thaï, aïl, citronnelle et piment), il a tenu à nous les faire goûter nature, sans aucun ajout dans la préparation.
Quelle meilleure façon de pouvoir sentir le goût savoureux du produit? Ce fut un régal, une très belle mise en valeur de cette saveur incomparable.
Mais manger c’est bien beau… mais nous étions tout de même là pour aller en mer, à la pêche afin de vivre le métier de mytiliculteur!
Cette fois, c’est en compagnie de Marc, le frère et associé d’Eric, que nous partons à bord de Dark Vador, le bateau amphibie que vous pouvez découvrir ci-dessus.
Mais qu’est-ce qu’un bateau amphibie? C’est la révolution du métier de mytiliculteur! Ces bateaux, équipés de roues, permettent aux pêcheurs de partir, quelque soit la marée, en traversant l’estran pour rejoindre la mer. Alors qu’avant ils partaient parfois pour 8h de navigation et de trop nombreux moments de patience en attendant que la marée leur soit favorable pour travailler, aujourd’hui les mytiliculteurs peuvent gagner un temps précieux afin de ne se consacrer qu’à la pêche.
Après une traversée chaotique (la Baie est pleine de bosses!!!), nous voici enfin en mer, direction les bouchots!
Avant de vous montrer comment se passe la pêche, je vais vous expliquer comment se passe la culture d’un bébé moule jusqu’à sa dégustation 🙂
Tout d’abord, bien qu’elle grandisse dans les eaux bretonnes, la petite moule naît dans l’Atlantique. C’est sur des cordes en fibre de coco que les larves sont captées et qu’elles grandissent durant 2 mois bercées par la mer. Ces cordes sont ensuite emmenées dans la Baie du Mont Saint-Michel, afin que les moules continuent leur croissance naturelle, fixées sur les chantiers de grossissement.
Ces cordes prendront place progressivement sur les bouchots en fonction des besoins car il faut savoir que pour garder une production régulière, les mytiliculteurs n’ensemencent pas tous leurs pieds à la même période. Quand les petites moules sont prêtes, on passe alors à l’ensemencement d’un pied de bouchot. La corde est alors fixée autour du pied, qui est en bois exotique, en colimaçon.
Il n’y a plus qu’à attendre que la nature et les marées fassent leur travail…
Au bout d’environ 18 mois, les petites moules sont prêtes à être pêchées. C’est donc à bord des bateaux amphibies que les mytiliculteurs partent faire leur récolte, à l’aide d’une pêcheuse.
La pêcheuse permet de plonger directement au pied du bouchot et de retirer la production entière du pied. Un gain de temps extraordinaire lorsque l’on sait qu’en une seule pêche, ils ramènent plusieurs tonnes alors qu’avant tout ce travail s’effectuait à la main!
Les casiers se remplissent, les bouchots se vident… c’est très impressionnant à voir!
La pêche devant encore durer un moment, Eric est venu nous chercher à bord de sa yole (canot plus rapide) Yoda (ben oui après Dark Vador, c’était logique!) pour effectuer le retour.
Nous flânons au milieu des bouchots, le Mont Saint-Michel en fond…
jusqu’à cette rencontre fortuite mais très agréable! Le voyez-vous?
Et oui, tout en bas à droite c’est bien un phoque qui s’est joué de nous avant de disparaître complètement…
Nous effectuons un retour rapide et très humide (oui, les vagues ça mouille!!!) au coeur de la mytiliculture bretonne avant de revenir sur la terre ferme mais sableuse, tractées par un engin agricole, la yole n’étant pas amphibie.
Quelle journée passionnante une nouvelle fois! La découverte de ce métier fut vraiment à la hauteur de mes espérances, ce fut vraiment un pur moment d’échanges avec ces passionnés qui n’hésitent pas à partager avec chaleur autour de leur profession.
Si vous souhaitez découvrir plus amplement ce métier, je vous invite à découvrir cette vidéo :
Encore un grand merci à Stéphanie de l’agence Communiqués, aux Moules de Bouchot AOP de la Baie du Mont Saint-Michel et leurs représentants Marie-Luce, Eric et Marc pour ce moment vraiment fabuleux!
34 Comments
ca a du être une journée super interessante !
Passionnante! C’est un vrai bonheur d’échanger avec des gens qui savent te transmettre leur passion!
Tu me rappelles plein de souvenirs là 🙂 J’ai connu l’arrivée des bateaux à roues ! C’était une vraie révolution !
Et en CM2 (hier presque donc…), nous étions allés passer une journée avec les mytiliculteurs (la maison de la baie n’existait pas encore.. bon, c’était peut-être avant-hier en fait alors… ) et j’avais découvert cette activité si particulière et ces professionnels si passionnés…
Je vois que toi aussi, tu as adoré découvrir ce métier! Ça me fait plaisir de te rappeler de bons souvenirs 🙂
Une valeur sûre ! J’adore !
Je confirme, c’est une valeur sûre moi aussi j’en raffole!
Ah comme j’aurais aimé y aller aussi ! Merci en tout cas pour ce bel article, on s’y croirait… Et je confirme que ces moules sont excellentes… Bises !
On aurait aimé que tu sois là, nous aussi! Je suis sûre que tu aurais adoré 🙂
Merci, je suis contente de lire que mon article te plonge au coeur des bouchots, ça fait plaisir!
Bises
Un très beau reportage qui donne non seulement envie de manger ces moules que de partir en excursion en mer ! Bises
J’en suis ravie, c’était le but recherché car cette profession mérite d’être connue!
Bises
ça fait très longtemps que je n’ai pas mangé de moules !
Si je peux t’en conseiller, prends celles de la Baie du Mont Saint-Michel, elles sont réellement excellentes!
Encore une chouette découverte pour vous 🙂
J’espère que pour toi aussi? 🙂
Comme j’aurai aimé être parmi vous ce jour-là, merci pour ce bel article qui donne un aperçu d’un métier passionnant qui permet de déguster presque toute l’année de délicieuses moules de bouchot AOP 🙂 Des bisous Bon week-end
Nous aussi on aurait aimé te compter parmi nous!
Ce fut une nouvelle fois, une découverte passionnante sur un métier assez méconnu alors qu’il mériterait de l’être bien plus!
Bisous, bon weekend 🙂
Très belle retranscription de cette magnifique journée ! Je sens presque les embruns !!!
Merci beaucoup, je ne pouvais rêver meilleur compliment! (Moi aussi je sens encore les embruns… ou plutôt l’eau salée :D)
Toi, tu triches aussi ;b
Héhéhé!!!
Oh j’adore les moules, ça m’aurait bien plu de faire la visite avec toi ! ça devait être passionnant.
Plonger au coeur du métier en les accompagnant en mer, rien de tel pour découvrir parfaitement un métier passionnant. Te connaissant, cela t’aurait beaucoup plu!
Bonjour douce bretonne
Quelle ambassadrice tu fais pour ta région j’adore ce reportage qui ne fais que donner envie !
Bon allez je file à l’étang d’Urbino chercher des moules !
Bises
Pascaline
Bonjour jolie corse,
Merci beaucoup, j’espère bien à travers ces billets montrer à quel point notre belle région ne manque pas de ressources!
Bonne dégustation, même si cela ne vaudra pas les bonnes moules de la Baie du Mont Saint-Michel 😉
Bises
Wow super journée que vous avez eu la, je n’ai pas pu etre parmi vous mais tu la racontes très bien 🙂
Merci! Si tu peux réussir à la vivre par procuration, c’est déjà énorme 🙂
[…] Découverte des moules de bouchot AOP, en plein coeur de la Baie du Mont Saint-Michel, en compagnie de #breizhblogueuses et de mytiliculteurs passionnés! (RT @lalydo: La mytiliculture, un métier à découvrir sur le blog! […]
Voilà, je suis revenue en arrière sur ce bon, beau et vivifiant billet breton. J’adore les moules. Tiens, tu me donnes envie de moules frites ! Bisous
Cela me paraissait étrange que tu sois passée à côté 😉
Difficile de résister à la tentation d’un bon plat de moules après tut ça, je le concède! Bisous
J’ai mangé de bonnes moules en Normandie vendredi dernier, mais j’avoue que je ne savais pas comment on allait les pêcher et comment elles étaient récoltées! Merci pour ce billet très enrichissant et gros bisous! 😉
Quoi??? Tu étais en Normandie et tu n’es même pas venue jusqu’en Bretagne? Honte à toi!!!
Je suis contente d’avoir pu t’apprendre des choses, blague à part, car c’est un métier vraiment passionnant!
Si seulement j’avais eu le temps… Comme tu t’en doutes j’aurais bien aimé venir te faire un petit coucou, mais j’ai pris l’avion pour Caen via Lyon et je suis repartie par Paris…
Je te charrie, je me doute bien que tu te serais manifestée sinon 😉
[…] activité s’est déroulée dans la Baie du Mont-Saint-Michel autour de la découverte de la mytiliculture (NDLR = la culture de la moule, voir photo ci-dessous). Nous pensons déjà aux prochaines, mais […]