La Dernière Image de Gani Jakupi
En 1999, Gani Jakupi un journaliste kosovar installé à Barcelone, repart dans son pays dévasté par la guerre à la demande d’un journal. Accompagné d’un photographe, il sillonne les terres de son enfance partagé d’émotions contradictoires, notamment sur le métier de journaliste.
Gani Jakupi est touche-à-tout : journaliste, dessinateur, jazzman… et ce sont ses talents combinés qui donnent un roman graphique tel que La dernière image. Ce voyage au Kosovo, organisé par un journal espagnol, avait pour origine d’être un article, mais l’auteur bouleversé par cette expérience en a finalement fait une bande dessinée.
Accompagné par un photographe de guerre, nommé Domingo pour préserver son anonymat, l’auteur part à la (re)découverte de ce monde qui lui fut familier, mais que la guerre a détruit. Sur place, à la recherche de ses parents exilés, il constate les horreurs provoquées par le conflit et est confronté de plein fouet par cette terrible réalité qui a touché ses proches.
Parallèlement, son collègue, toujours à la recherche de la meilleure photo qui fera le scoop, est prêt à tout pour l’obtenir au risque de ne pas avoir de scrupules pour le monde qui l’entoure. Cette situation, dérangeante pour Jakupi, amène une vraie réflexion sur la place des journalistes et photographes de guerre, et sur l’implication de chacun. Faut-il être partie prenante ou bien au contraire faire preuve d’une totale insensibilité pour exercer ce métier? C’est toute la complexité de cette profession qui est mise en lumière avec cette BD, au travers du personnage de Domingo mais également lors des nombreuses rencontres que l’auteur fait avec d’autres collègues.
L’album est agrémenté d’interviews de journalistes, photographes ou rédacteurs à la fin du livre, dans lesquelles chacun s’exprime sur sa vision du métier et sur les limites que chacun se met. Si j’ai trouvé le récit un peu brouillon dans son ensemble, c’est cette partie qui a pour moi éclairé l’ouvrage, apportant un vrai regard sur une profession finalement assez méconnue mais également sur le rôle que nous, lecteurs, avons dans cette recherche permanente du sensationnalisme.
La dernière image est une bande dessinée qui permet de soulever des questions essentielles sur notre consommation d’image. Une lecture qui s’impose dans notre monde qui gère souvent l’information comme un produit de consommation…
18 Comments
C’est une question que je me pose souvent par rapport aux photos prises dans un contexte de guerre…Peut-on photographier sans s’impliquer, a-t-on le droit de tout photographier au nom de l’information, sans parler des manipulations possibles par l’image…Je sais que certains photographes le vivent très mal aussi ! Bises, bonne semaine.
C’est pour cela que cette BD est intéressante, notamment grâce aux interviews qui se trouvent à la fin car chacun apporte son point de vue et on se rend compte qu’il est difficile d’y apporter une réponse claire…
Je me suis posée la question aussi… Comment peut-on prendre de telles images en photos sans avoir envie d’aider les malheureux… Jusqu’où va le devoir d’informations… En même temps, ils permettent de garder en mémoire les bons et les mauvais moments de l’humanité! En espérant qu’avec le temps qui passera, y’aura plus de bons que de mauvais… Bonne journée!! grosses bises
C’est un sujet délicat, je te le conçois et ce livre exprime bien toutes ces questions car l’auteur y a été lui-même confronté. C’est intéressant de lire le point de vue de journalistes sur ce sujet, on ne l’entend pas assez je trouve.
Gros bisous à toi aussi, merci de ton passage!
J’aime bien les dessins précis et ce type de bd , définitivement, il faudrait que je m’y remette …
Ces BD sont très instructives, j’en suis complètement fan!
Comme dit Koalisa, je trouve le rôle des journalistes/photographes de guerre bien délicat. Le voyeurisme de la souffrance me gêne beaucoup et je suis contente de voir que cette BD soulève ce type de questions.
Même si cette BD n’apporte pas de réponses, elle permet d’éclairer un peu les lecteurs sur ce métier décidément bien nébuleux et cela vaut le coup d’être lu, rien que pour cela.
on en sait quelque chose, nous autres, les blogueuses et blogueurs….
Pas à ce point tout de même… 😉
Sujet intéressant ! Je lirai volontiers cette bd…
Bisous
Je te la conseille!
Gros bisous à toi aussi!
Comment trouve tu toutes ces jolis BD ?! ^^
Puis-je te poser une question ?! : Si tu devais faire un top 3 des BD que tu as préféré lesquelles ce serait ?
A la bibliothèque! 😉
Un top 3? Aïe, je ne suis pas douée à ça… Ca dépend beaucoup des goûts, il existe tellement de type de BD! Pour ma part, je ne lis pas certaines catégories, il me serait vraiment difficile de juger..
Ah, j’avais loupé cet article! Le thème m’intéresse évidemment baeucoup, mais si le texte est brouillon… Merci de ta franchise en tout cas, gros bisous!
Quoi??? 😉
Je suis sûre que cela te plairait, si jamais tu tombes dessus, jettes-y un oeil.
Gros bisous, merci à toi!
Il faut que retournes à la bibliothèque moi! Cette BD me tente bien, de par son thème mais aussi les dessins qui me plaisent beaucoup.
Une BD très intéressante, elle devrait te plaire 😉