Lecture

La Métamorphose

20 août 2010

La Métamorphose de Franz Kafka

Un matin, Gregor se réveille transformé en insecte géant. Malgré ses sentiments d’homme, il n’a plus rien d’humain et doit faire face à la répulsion de sa famille.

Depuis le temps que j’entendais parler ce livre, je me suis enfin lancée. Il faut dire que je m’attendais à un pavé, complexe à lire… alors que c’est vraiment tout le contraire! Très court, d’une écriture très limpide, il se lit vraiment avec beaucoup de facilité. Et on se prend très vite à l’histoire.

Un jeune homme, Gregor, voit soudain sa vie basculer lorsqu’il se transforme en insecte géant. Alors que Franz Kafka aurait pu faire basculer cette histoire dans le fantastique le plus complet, il choisit au contraire de transposer ce fait extraordinaire dans la plus pure ordinarité. Et cette métamorphose quoique que pas banale et répugnante, parait presque naturelle. Comme nous voyons tout du point de vue de Gregor, les sentiments humains qu’il continue d’éprouver, nous font avoir de l’empathie pour lui. Car malgré sa transformation, il reste le plus humain de tous les personnages, à savoir sa famille. Ces derniers, bien que choqués par cet évènement, montrent plus de répulsion et d’indifférence sur son état que de pitié et d’intérêt. Sa jeune soeur, prend sur elle de s’occuper de lui dans les premiers temps, mais rapidement cette tâche lui pèse. Ce qu’il faut savoir de Gregor, c’est que c’est grâce à lui que la famille vivait confortablement depuis la perte d’emploi du père. La préoccupation première de la famille devient donc de chercher comment subsister sans Gregor et non de tenter de trouver une solution pour ce pauvre jeune homme. Finalement, comme il ne sert plus à rien, ils s’en désintéressent. Pendant ce temps là, lui se débat avec tous ses sentiments qu’il ne peut exprimer et contre toute cette indifférence. La force de ce roman est de démontrer que finalement n’est pas parasite qui parait l’être. Il montre ainsi la complexité des rapports humains et l’importance du paraitre dans notre société, bien que l’action se déroule il y a près d’un siècle. Alors que l’on pourrait croire le cercle familial plus soudé dans les épreuves que n’importe qui d’autre, on se rend compte qu’il n’en est rien et que ce sont même peut être les rapports les plus complexes qu’il puisse exister. Kafka était en pleine crise familiale au moment de la rédaction de ce livre, on peut voir dans cette histoire un écho à ses propres doutes, lui qui peine à trouver sa place parmi eux.

Ce roman, parfois même appelé « nouvelle », est court, efficace et très bien écrit. Je me suis prise d’affection pour Gregor, lui la « bête humaine », seul face aux humains parasites, assoiffés de paraitre et sans scrupules. Un excellent roman, résolument moderne pour l’époque (1912), qui trouve toujours une résonnance par les thèmes abordés à notre époque. Je comprends mieux, l’ayant ENFIN lu, pourquoi une telle réputation le précède.

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24 Comments

  • Reply annick 20 août 2010 at 9 h 47 min

    je l’ai lu quand j’étais à l’école :-).

    j’ai bien reçu ta carte postale! merci!

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 11 h 17 min

      Mais je t’en prie! 😉
      Pour ce livre, encore un que je suis ravie d’avoir découvert par moi-même et surtout maintenant. Je n’aurais pas été aussi réceptive à 16 ans , je pense.

  • Reply MyrtilleD 20 août 2010 at 10 h 21 min

    Cela fait des années que je me dis que je devrais le lire! Depuis le lycée je crois 😉

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 11 h 19 min

      Lance toi, c’est une excellent roman! Et comme je le disais plus haut, on est peut-être plus réceptif à notre âge pour ce genre de livre qu’au lycée!

  • Reply July 20 août 2010 at 10 h 50 min

    Merci beaucoup pour ta carte que j’ai reçue avec beaucoup de plaisir! Bises!

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 11 h 19 min

      Mais je t’en prie, tout le plaisir est pour moi! 😉

  • Reply virginie 20 août 2010 at 12 h 17 min

    je l’ai lu il y a pas mal d’années, et j’ai adoré aussi!!

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 12 h 33 min

      Héhé, il ne prend pas une ride ce roman! 😉

  • Reply LN 20 août 2010 at 13 h 02 min

    Je ne l’ai pas lu, mais il faut définitivement que je l’ajoute à ma liste !!

    J’ai bien reçu ta carte aussi. Merciiiii !!!! 🙂

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 13 h 09 min

      Mais de rien!
      Je te conseille fortement de le lire!!!

  • Reply Mademoiselle S - La vie de Brioche 20 août 2010 at 15 h 37 min

    Excellent roman, je l’ai lu deux fois, au lycée puis plus tard. Je pense qu’avec un peu de maturité le livre offre un autre éclairage, mais tu as bien résumé l’essence de la Métamorphose.
    J’ajouterai simplement que j’ai vu dans ce court roman un moyen pour Kakfa d’exorciser ces démons intérieurs, et de régler en partie ses comptes avec un père aimé et détesté à la fois.

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 17 h 05 min

      Je suis entièrement d’accord avec toi! Merci pour ton avis!

  • Reply Bouquetdebamboo 20 août 2010 at 15 h 59 min

    C’est un auteur que je veux lire depuis longtemps, il faut que je l’ajoutes à ma PAL !!!

    • Reply lalydo 20 août 2010 at 17 h 03 min

      Je ne peux que te le conseiller!

  • Reply Bérangère 20 août 2010 at 23 h 34 min

    Ce livre m’a beaucoup marqué, je l’adore.

    • Reply lalydo 21 août 2010 at 9 h 33 min

      Bonjour et Bienvenue!
      Ce livre ne peut laisser insensible, c’est vrai. Je crois que pour ma part, il va aussi faire partie de mes livres de référence! 😉
      A bientôt!

  • Reply madeleinemiranda 21 août 2010 at 10 h 38 min

    J’ai adoré ce livre! 🙂 Souvenirs de ma période lycée 🙂

    Bisous

    • Reply lalydo 21 août 2010 at 11 h 27 min

      Je suis vraiment en retard pour le lire!!! 😉 J’ai adoré aussi!
      Bises!

  • Reply Faustine 22 août 2010 at 12 h 07 min

    C’est un de mes livres préféré avec « l’étranger » de Camus, il faut que je le relise d’ailleurs.

    • Reply lalydo 22 août 2010 at 23 h 07 min

      Il faudrait que je relise l’étranger, je crois qu’à l’époque, je n’ai saisi toutes les bonnes subtilités de ce roman.

  • Reply tueursnet 24 août 2010 at 7 h 06 min

    Kafka avait exprimé à Max Brod, son ami d’enfance, sa dernière volonté : « brûler toute son œuvre » après son décès.
    Mais l’ami avait trahi ce testament, oublié son serment et légué lui-même à sa mort, toute l’œuvre à sa secrétaire.
    Et à la mort de cette hasardeuse héritière, ses deux filles se sont empressées de réclamer ce fabuleux héritage.
    Et c’est là que l’état hébreu intervient pour mettre un terme à ce remue-ménage… et s’approprier l’œuvre la plus paradoxale de l’histoire.
    Relisez Kafka pour comprendre la vanité de ce bras de fer avec la Loi.
    Parce qu’ils ne sont pas que deux à s’affronter pour s’arracher les plus belles pages de ce « Procès » puisqu’il y a un troisième homme au bout du tunnel qui leur a interdit d’avoir accès à sa petite vérité…
    Cette vérité la voici :
    Entre Dieu et l’homme : il y a un malentendu…

    http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20de%20Kafka

    • Reply lalydo 24 août 2010 at 8 h 13 min

      Merci pour cette précision! Je savais qu’il avait demandé à son ami de tout brûler mais que ce dernier ne l’avait pas fait mais j’ignorais la suite de l’histoire.
      A bientôt!

  • Reply Aurore 28 août 2010 at 16 h 31 min

    Très intense nouvelle. Le passage de l’adolescence à l’âge adulte, il me semble … Avec ce regard parental effrayé, déboussolé, sur cet être en pleine mutation. Je l’ai perçu comme ça, peut être trompe-je.

    • Reply lalydo 30 août 2010 at 11 h 34 min

      Bonjour et Bienvenue!
      C’est une autre interprétation, que je n’ai pas saisie, mais qui est très juste!
      A bientôt!

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