La semaine dernière je vous parlais de ma découverte de Jacques Tardi avec Le Der des Ders, album qui m’a permis de faire sa « connaissance » avant de lire son dernier né, que j’attendais avec impatience, sur la seconde guerre mondiale.
Moi René Tardi Prisonnier De Guerre Au Stalag IIB de Jacques Tardi
René Tardi s’engage dans l’armée quelques années avant que la seconde guerre mondiale n’éclate. En 1940, alors que son régiment ne lui donne plus signe de vie, il est fait prisonnier dans la Somme par les allemands. Il est emmené dans un camp de prisonnier en Poméranie, au large de la mer Baltique. Sa captivité durera 5 ans…
J’avais vraiment hâte de lire cette bande dessinée. Notamment pour son sujet et également car, après avoir découvert le trait de crayon de Jacques Tardi et quelques BD avant de commencer cette lecture, je savais que cela allait me plaire. Et le résultat fut à la hauteur de l’attente!
Tardi a souvent traité de la guerre dans ses précédents albums (seul ou accompagné de scénaristes), mais c’est la première fois qu’il aborde le conflit 1939-1945. Cette fois, il s’appuie sur les souvenirs de guerre de son père, René le personnage central de cet ouvrage détenu en Poméranie, pour raconter les conditions de vie des prisonniers de guerre.
Comme à son habitude, Tardi aborde son sujet dans un but pédagogique, en utilisant les mémoires que son père a consigné, à sa demande, dans des petits carnets. De plus, la bande dessinée commence avec quelques pages qui expliquent les faits et les remettent dans le contexte, afin d’aider le lecteur à se situer. Chaque dessin est soigné pour permettre de se projeter directement dans ce que l’on lit. Le dessinateur maîtrise son sujet et ça se sent à chaque page. L’utilisation de longues cases horizontales (à raison de 3 par pages) ne donne pas une grande place à l’action mais au contraire insiste sur les plans d’ensemble pour installer le propos. Il se sert de son texte pour expliquer ce qui se passe et ce parti-pris renforce la gravité de ce que l’on lit.
En se plaçant dans la BD, en tant qu’enfant devisant avec son père prisonnier et en se projetant comme personnage, on se rend tout de suite compte de l’importance que cela a pour lui. Il permet également de rendre le témoignage moins monotone en écrivant des échanges imaginaires dans lesquels le fils tente de comprendre les choix et ressentis de son père à ces moments-là. N’ayant pas eu toutes les réponses à ses questions, c’est certainement une façon de chercher à comprendre ce qu’a vécu son père de l’intérieur, Jacques étant né après la guerre.
C’est un ouvrage qui se lit comme un roman. On y apprend beaucoup de choses sur les conditions de vie des prisonniers de guerre. Ce sujet n’étant pas souvent abordé, cette bande dessinée est un vrai outil pédagogique pour comprendre ce que ces pauvres hommes ont vécu lors de leur détention. Moi René Tardi… se dévore à toute vitesse, malgré les 200 pages, et donne très envie de connaitre la suite du récit.
Tardi confirme mon intérêt pour son oeuvre qui mêle la grande Histoire et les petites, en alimentant ses ouvrages de sujet engagés et éducatifs, tout en le traitant sous le format BD. Une jolie façon de traiter l’Histoire et de la rendre encore et toujours plus vivante par ses dessins.
Moi René Tardi Prisonnier De Guerre Au Stalag IIB a été lu dans le cadre de l’opération La BD fait son Festival, en partenariat avec PriceMinister, que je remercie vivement!!!
Je lui octroie la note de 18/20!
16 Comments
Une très bonne note dit donc !
Une excellente lecture!
Très intéressant et tu as l’air d’avoir aimé, dis donc! Bises, bon lundi.
Je l’ai adoré! J’attends la suite avec beaucoup d’impatience maintenant.
Bises, bonne semaine à toi!
Waouh, 18!! De mon côté je n’ai reçu la BD Price Minister que samedi, je ne l’ai pas encore lue…
Ah mince, il va falloir que tu te dépêches pour le lire alors… 🙁
Oh belle note !
Je n’ai pas eu le temps de passer à la médiathèque mais va falloir que je lise un Jacques Tardi…
Merci de cette critique qui me donne encore plus envie de lire cette BD !
Bisous
C’est vraiment une belle découverte pour moi dans le monde de la BD. A tel point, que je viens d’en emprunter 2 nouvelles 🙂
Bisous
Une de plus à ajouter à ma liste, merci ! Bises
Tu peux y aller, c’est vraiment très instructif.
Bises
Une excellente note qui mérite qu’on se penche dessus, j’avais déjà noté la précédente et moi qui ne suis pas très BD c’est un graphisme qui me parle bien, vraiment fort et soigné, et puis propre à récréer une ambiance bien particulière, que celle de cette époque difficile..
C’est tout à fait ça. Tardi réussi vraiment à mettre son dessin au service de son sujet et cela donne une lecture forte et vraiment captivante. Je suis devenue fan 🙂
Waouh, super note! moi, j’ai choisi le BD Pablo mais comme je l’ai reçue juste avant mon départ en vacances, je n’ai pas encore fait l’article..
Elle m’intéressait aussi mais comme c’était le second tome, j’ai préféré en prendre une autre pour ne pas courir pour lire le premier… Bonne lecture!
[…] dernier coup de cœur va au dernier Jacques Tardi, Moi René Tardi Prisonnier du Stalag IIB. C’est un auteur qui n’a plus rien à prouver mais qui continue de nous épater avec ses […]
[…] ans après le premier tome (voir mon article Moi René Tardi Prisonnier De Guerre Au Stalag IIB), Jacques Tardi poursuit le récit de l’expérience de prisonnier de son père dans cet […]