Pour Une Femme

Pour Une Femme

Dans les années 80, Anne fouille dans le passé de sa mère fraîchement décédée et se replonge dans la vie de ses parents à Lyon au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, où Léna et Michel, rescapés des camps, tentent de reprendre une vie normale. Ils fondent une famille, obtiennent la nationalité française, montent un petit commerce… quand surgit Jean, le frère de Michel, qu’il croyait mort en Russie. L’arrivée de Jean et le mystère qui l’entoure va bousculer le couple, mais également Anne, bien des années plus tard…

Diane Kurys renoue avec un de ses sujets de prédilections avec ce film, à savoir sa famille. Dans Pour une Femme, elle choisit de raconter la vie de ses parents  juste à la sortie de la guerre, alors qu’ils n’étaient qu’n couple de jeunes mariés, rescapé du camp de Rivesaltes. Bien que je connaisse l’excellente réputation de cette réalisatrice, je n’avais encore jamais eu l’occasion de voir un de ses films et encore moins ceux teintés d’autobiographie.

Avec Pour une femme, Diane Kurys soulève tout un tas d’interrogations sur le passé de ses parents et sur la filiation. On sent les nombreux non-dits, les secrets de famille qui la ronge et toutes les pièces de puzzle manquantes qu’elle cherche à tout prix à retrouver.

En plus de tenter de reconstituer son histoire familiale, la réalisatrice nous livre un très beau portrait de femme, celui de sa mère, magnifiquement interprétée par Mélanie Thierry. L’actrice apporte beaucoup de grâce et de finesse au personnage fragile et complexe de Léna, femme tiraillée entre son mari protecteur et machiste et son beau-frère mystérieux et épris de liberté.

Dans ce film, Diane Kurys mêle habilement plusieurs époques ( les années 80/90 et les années 1947/48) pour bien installer son histoire et surtout pour permettre au spectateur de bien comprendre les questionnements qui assaillent le personnage de Anne (joué par Sylvie Testud) sur le passé de ses parents. Les allers-retours dans le temps sont très fluides et les parties plus contemporaines ne nuisent pas à l’histoire passée mais, bien au contraire, se complètent parfaitement pour une compréhension totale et très lisible du scénario. La formidable reconstitution de l’époque, costumes et décors, appuie la véracité du propos et la profondeur du jeu des acteurs, qui apportent beaucoup de finesse aux différentes personnalités des personnages et à leurs complexité.

Quant au scénario, je l’ai trouvé très juste et surtout, lorsque l’on sait que c’est un sujet qui la touche personnellement, plein de pudeur et de tendresse. Dans son questionnement, la réalisatrice pose un regard bienveillant sur tous ses personnages, quelque soient les actes passés et les conséquences qui s’en sont suivies.

Avec ce film, Diane Kurys rend un bel hommage à ses parents et c’est avec beaucoup d’émotion qu’elle nous livre une histoire touchante. Un joli moment.

Pour une femme 

Pays de production : France  

Année de production : 2012  

Réalisateur : Diane Kurys  

Acteurs : Mélanie Thierry (Léna) – Benoît Magimel (Michel) – Nicolas Duvauchelle (Jean) – Sylvie Testud (Anne) – Julie Ferrier (Tania) – Clément Sibony (Sacha) – Denis Podalydès (Maurice) – Clotilde Hesme (Madeleine)