Depuis 2012, le mois d’octobre vit au rythme du Festival PhotoReporter, en Baie de Saint-Brieuc. Cette année, pas question pour moi d’y aller au dernier moment et sur l’invitation de l’Agglomération de Saint-Brieuc, j’ai pu la découvrir dès ses premiers jours et rencontrer les 9 photographes de la sélection officielle, au Carré Rosengart situé au Port du Légué.
Le Festival PhotoReporter
Pour sa 5° édition, le Festival PhotoReporter donne la parole aux photojournalistes et leur offre l’opportunité d’exposer leurs regards sur le monde. Chaque année, un appel aux projets est lancé par le festival auprès de photographes français et étrangers, et seuls une dizaine de dossiers sont retenus pour s’exposer pour la première fois au public lors du festival. Ces projets inédits sont financés par le festival qui possède son propre fonds de dotation, qui réunit une quarantaine d’investisseurs privés qui soutiennent par ce mode de fonctionnement, la volonté de cette manifestation de diffuser des messages engagés et d’ouvrir une réflexion sur le monde qui nous entoure.
Résidence Photographique à Saint-Brieuc d’Arnau Bach
Arnau Bach, photographe espagnol, est l’artiste qui a inauguré la résidence photographique du festival. Son travail étant porté sur les villes européennes et leurs limites, il a mené cette exploration sur Saint-Brieuc. A travers ses images, on découvre une ville qui, avec notre société de consommation, s’uniformise et se conforme à n’importe quelle autre ville. Un regard intéressant sur notre société.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/arnau-bach
Sri Lanka : un mal mystérieux pour les travailleurs agricoles d’Ed Kashi
Au Sri Lanka, une maladie rénale touche 20 000 agriculteurs. Si rien n’est officiel, il est probable que cette maladie soit les conséquences de l’utilisation d’engrais chimiques dans les champs depuis les années 60. Ed Kashi est parti à leur rencontre afin de révéler les répercussions de ces cultures chimiques dans le monde agricole. Un regard éclairé sur un scandale sanitaire méconnu.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/ed-kashi
Toraja de Glenna Gordon
Glenna Gordon, est partie à la rencontre des nombreuses familles indonésiennes qui conservent leurs défunts après leur décès, afin de pouvoir économiser pendant de longues années et ainsi organiser des funérailles somptueuses et festives. Un oeil en profondeur sur cette tradition bien éloignée de notre monde occidental.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/glenna-gordon
L’héritage nucléaire de Kazuma Obara
Dans les années 50, le gouvernment américain organise ses essais dans les îles Bikini. Des pêcheurs japonais ont été reconnus victimes de radiation alors qu’en réalité ce serait plus de 10 000 personnes qui auraient été touchées, en toute impunité. Kazuma Obara raconte, à travers le témoignage de la fille de l’un des pêcheurs, les conséquences de ces essais nucléaires en utilisant des photos de famille et l’appareil photo de ce dernier. Une histoire poignante, remplie d’émotions.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/kazuma-obara
Derrière le voile et les murs : les femmes dans le « Petit Mogadiscio » d’Anne Ackermann
En Ouganda, Anne Ackermann est allée à la rencontre de familles somaliennes en exil dans un quartier de la capitale. Loin de chez elles, les femmes se retrouvent entre elles autour des traditions, de la religion pour continuer de garder l’espoir, loin des pratiques barbares telles que l’excision. Un reportage percutant et plein d’espérance.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/anne-ackermann
Sutka, la capitale laboratoire de Rom de Gaël Turine
Sutka, en Macédoine, est considérée comme la capitale des roms de par sa forte population. Gaël Turine présente la situation de ce peuple en Europe à travers cette ville qui, bien qu’elle fasse la fierté de ses habitants, reste un ghetto en marge. Une exposition qui pose un regard pointu et humain sur un peuple malmené.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/gael-turine
A la rencontre du GR 34 de L’Oeil de Paco
Jean-François Le Bescond alias L’Oeil de Paco est un photographe costarmoricain passionné par sa région. Pour sa première exposition en sélection officielle, il est parti à la rencontre du GR34 et de ceux qui le foulent chaque jour et a cherché à travers ses photos à traduire au plus près les sensations ressenties sur le sentier des douaniers. Une balade photographique vivifiante.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/jean-francois-bescond-alias-loeil-paco
Paysage en transition dans la bassin du fleuve jaune de Ian Teh
Le fleuve jaune, deuxième plus long fleuve de Chine, est en pleine mutation, à l’image du pays. Ian Teh, engagé sur l’écologie et l’environnement, interroge sur le rapport entre la nature et l’Homme. Un reportage bien ancré dans les problématiques actuelles.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/ian-teh
Les volcans en Islande de Cris Toala Olivares
Cris Toala Olivares centre son travail sur la relation particulière que peuvent avoir les habitants avec le volcan auprès duquel ils vivent. Pour ce nouveau reportage, il part à la rencontre de l’île aux 30 volcans actifs : l’Islande. Un voyage passionnant au coeur d’une nature incroyable.
Infos : www.festival-photoreporter.fr/fr/cris-toala-olivares
Le Festival Off
En marge de la sélection officielle se tient PhotoReporter Le Off à travers 27 expositions (+16 hors sélection) qui s’égrainent dans Saint-Brieuc et l’agglomération. Au moment où je rédige cet article, je n’ai pas encore eu l’occasion de m’y rendre, mais cela ne saurait tarder…
Infos : festival-photoreporter-le-off.fr
Une nouvelle édition riche en découvertes, en émotions et en ouvertures sur le monde à travers des sujets souvent absents des grands médias. Ce fut également pour moi l’occasion de passer du virtuel au réel avec l’Oeil de Paco, dont j’affectionne le travail sur nos côtes bretonnes, et d’avoir de gros coups de coeur pour le travail d’Ed Kashi, de Gaël Turine et de Kazuma Obara.
Si vous passez sur Saint-Brieuc, je ne peux que vous inviter à faire le détour pour découvrir un festival qui s’engage pour une (re)lecture de notre monde actuel.
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Festival PhotoReporter
Du 1er au 30 octobre 2016
Du lundi au dimanche, de 10h à 19h
Carré Rosengart, Port du Légué
22 000 Saint-Brieuc
Entrée libre
www.festival-photoreporter.fr
10 Comments
Une photo, c’est l’occasion d’en apprendre tellement plus sur un lieu et une culture. Ce festival est tout-à-fait dans cet esprit. Bises
Ce festival veut apporter un regard neuf et engagé et il réussit parfaitement son pari, les sujets abordés sont vraiment d’actualité et les photographes extrêmement doués. Encore une belle édition!
Bises
cette année, j’étais très intéressée par celui de Perpignan. Bon finalement, je n’ai pu y aller, mais j’espère le faire l’année prochaine car je suis bien certaine en voyant celui de St.Brieuc d’être intéressée.
Il existe de plus en plus de festivals qui s’engagent dans une démarche d’ouverture et d’éducation culturelles, c’est toujours passionnant. J’espère que tu pourras faire Perpignan l’an prochain!
Cette expo a l’air passionnante ! Bises
Cette expo mêle des thèmes divers qui sont vraiment extrêmement intéressants à découvrir. Comme tu le dis, c’est passionnant!
Bises
Bonjour Lalydo, ton billet est très utile car je suis très loin de m’imaginer que grâce à la photo il y aussi des peuples qui souffrent, et là on peut le voir en images, en vraie réalité, et également voir cette nature surprenante. Ces photos tissent un lien utile, et peut « chambouler » notre pratique photographique. Je suis pas sur place mais c’est passionnant. Un grand merci Lalydo!
Bonjour jean-Pierre, le photojournalisme est un art utile et esthétique qui permet de s’ouvrir sur le monde. Trop souvent mis de côté, c’est pourtant une discipline noble et véritablement passionnante car les photographe partent au plus près des événements sur le terrain.
Je suis ravie que cela t’ai plu, c’est moi qui te remercie pour ton commentaire 🙂
Ça m’a remotivé pour y aller ce week-end ! Merci pour ce reportage complet !
Tout le plaisir est pour moi! Alors cette visite? 😉