Lolita de Vladimir Nabokov
Avant son jugement, Humbert Humbert livre sa passion pour Lolita une jeune adolescente de douze ans. Dans cet aveu, il confesse son attirance pour les jeunes « nymphettes » et son amour dévorant pour la fille de sa logeuse, Dolorès.
J’ai vu le film de Kubrick il y a bien une dizaine d’années maintenant et j’avais envie de lire Lolita,ce classique de la littérature. J’avais un vague souvenir du film mais rien de bien précis et comme j’aime toujours mieux découvrir les livres qui ont inspiré (plus ou moins bien) les réalisateurs, je me suis lancée à l’assaut de ce pavé de 500 pages que j’ai dévoré.
Passionnant mais extrêmement dérangeant. Le roman est très bien écrit, on plonge dans l’histoire tête baissée on veut savoir ce qui va se passer, pourquoi le narrateur va être jugé… mais c’est l’histoire d’un pédophile! Et le roman est tellement bien écrit que l’on se prend d’affection pour Humbert Humbert. On ne le voit pas comme un monstre mais presque comme une victime de son attirance pour la perfide Lolita. L’auteur arrive à nous embarquer dans la folie de son personnage et ce livre, écrit à la première personne sous forme d’une émouvante et troublante confession, devient un exutoire à la folie du personnage.
J’ai été tantôt amusée, tantôt horrifiée, tantôt attendrie par ce récit mais le sentiment qui persiste, bien qu’il soit sous-jacent lors de la lecture, est bien la gêne. Bien qu’il soit tout à fait conscient de son attirance pour celles qu’il appelle les nymphettes (les jeunes pré-pubères de 10/12 ans), il n’hésite pas à aller au bout de ses pulsions quitte à détruire la vie de cette jeune fille. S’ensuit un rapport de domination, de séduction et de manipulation entre les 2 protagonistes. Car comme toute gamine qui découvrir la vie d’adulte et la sexualité, elle rentre dans un jeu du chat et de la souris sans en connaitre les conséquences. Humbert pourrait dire d’elle qu’elle a voulu cette relation mais qui peut dire cela d’une enfant de 12 ans? Lire ce livre c’est rentrer dans la tête d’un détraqué sexuel et se dire que c’est ce qu’ils peuvent éprouver en voyant ces petits filles, cela fait très très peur.
Quelques petits points négatifs : j’ai trouvé la deuxième partie et certaines descriptions un peu longuettes. Et surtout, l’introduction d’un personnage important sur la fin du roman m’a complètement paumé. J’ai eu l’impression d’avoir loupé un passage essentiel dans le roman. Bien que l’auteur est cherché cet effet, pour nous surprendre comme cela a surpris Humbert, j’avoue que cela m’a plus perturbé qu’autre chose.
Malgré toutes les controverses qu’il a connu à sa sortie, ce livre reste un classique de la littérature, le style de Nabokov ayant su envouter les lecteurs. Le thème évoqué (bien que ce soit un sujet extrêmement sensible et restant toujours d’actualité) est traité avec beaucoup d’intelligence et surtout sans perversité. Ce n’est pas du tout une ode à la pédophilie mais bien le roman d’un fou. Malgré tous les sentiments qu’il peut faire éprouver à son lecteur, cet ouvrage reste une œuvre formidable, un roman que je conseillerai de découvrir.
12 Comments
Je l’ai lu mais j’ai moyennement aimé.
idem pour moi!
Ah les goûts et les couleurs… 😉
En parlant de Kubrick …Mais au fait t’as jamais fait L’Orange Mécanique ? non?
Argh non…. mais j’ai bien une idée… patience, j’arrive!
Je ne l’ai pas lu, mais à l’occasion je pourrais te l’emprunter?
Mais bien sûr… le tout c’est que je pense à te le donner, si c’est comme la bougie…. 😀
et si tu y pensais pour vendredi?!!
Je vais essayer… parce que si c’est comme la bougie….
J’hésite à le lire depuis bien, bien longtemps, mais là, je suis conquise par ta critique… Je verrai une fois que ma « pile à lire » aura un peu (?!) diminué (au secoOouUurs !!!) 😉
J’espère que tu ne seras pas déçue! Reviens m’en parler quand tu l’auras lu!
D’ici à ce que ce soit fait, j’ai encore une bonne vingtaine de livres à engloutir :/
Heureusement, les journées redeviennent longues & ensoleillées: idéales pour lire dans les parcs 🙂