D’ailleurs des Poissons n’ont pas de Pieds de Jón Kalman Stefánsson
Ari revient en Islande suite à une lettre de son père, dans laquelle se trouve le diplôme d’honneur décerné à son grand-père, célèbre pêcheur. Ce retour aux sources est l’occasion pour Ari de replonger dans son histoire familiale et sur celle d’une partie de son pays.
L’Islande est un pays qui me fait rêver et ma première (et unique) lecture d’un auteur islandais sur son pays, m’avait fait voyager, tant par les mots que par les images qui s’étaient immédiatement imprimées dans mon esprit à chaque page tournée. Cette fois, j’ai voyagé de nouveau. Je me suis laissée porter par les fjords, par la rudesse du climat et par un paysage que j’imagine déchiré, torturé mais terriblement authentique, même si Jón Kalman Stefánsson a tenté à plus d’une reprise de me couper l’herbe sous le pied par sa vision très réaliste mais assez pessimiste de la région de Keflavik, dans laquelle se déroule une grande partie du roman. Il en fallait plus pour me décourager, ai-je pensé. Mais… Mais, cela n’a pas duré.
L’histoire se déroule sur 3 périodes. A l’époque actuelle, dans laquelle Ari fait son retour en Islande. A la fin des années 70, alors qu’Ari est adolescent. Et jadis (ce n’est pas moi qui le dit), alors que le jeune couple formé par les grands-parents paternels d’Ari se forme et vit ses premières années de famille. 3 périodes, 3 générations et également une bonne partie de l’Histoire de l’île qui se déroule au fil de la vie d’Ari et de sa famille. J’ai découvert ce pays, finalement très méconnu, à travers sa vie économique fort malmenée d’une part par la présence d’une base américaine, jusqu’à son départ, d’autre part par la mise en place de quotas de pêche qui affaiblira le petit port de Keflavik. Une bonne leçon d’histoire contemporaine, un éclairage nouveau pour moi sur l’Islande mais finalement une seule période a réellement retenu mon attention. A peine un tiers du livre.
Beaucoup de points sont venus me perdre au cours de cette lecture.
La narration pour commencer. On passe d’une narration à la première personne puis à la troisième, sans comprendre qui est ce « Je » qui semble tout connaître d’Ari, même les histoires auxquelles il n’a vraisemblablement pas assisté, pour découvrir un semblant d’identité à la moitié du livre. Pfiou!
L’écriture dans un second temps. Trop d’envolées lyriques pour une histoire qui, au final, manque de punch et d’intérêt, qui est morne et triste.
Et le manque d’empathie pour les personnages. A part pour la grand-mère d’Ari, dont on ressent véritablement le mal-être et pour auquel j’ai eu un réel attachement, je ne me suis intéressée à aucun d’eux. Leur vie, leurs questions existentielles ne m’ont pas passionnée et je me suis très vite détournée d’eux, me détachant par-là même de l’histoire.
D’ailleurs des Poissons n’ont pas de Pieds me laisse au final un sentiment extrêmement mitigé. Une infime partie de ce roman a su éveiller mon attention, stimuler mon imaginaire mais tout cela était tellement perdu dans ce qui représente, pour moi, un long fouillis sans nom que je n’ai pu y trouver mon chemin. Dommage.
D’ailleurs des Poissons n’ont pas de Pieds a été lu dans le cadre de l’opération Les Matchs de La Rentrée Littéraire 2015, en partenariat avec PriceMinister-Rakuten, que je remercie vivement!
#MRL15 #PriceMinister
11 Comments
Je crois que je vais passer mon tour pour ce livre alors… le titre me plaisait bien ;)bises
J’avoue que le titre a beaucoup joué dans mon choix!
Je précise que ce n’est que mon avis, le livre a tout de même beaucoup plu à d’autres lecteurs…
Bises
Dommage, c’est vrai que l’Islande me fait rêver aussi pourtant! Bises
Pour ma part, seule l’Islande m’a embarqué dans ce livre… Et heureusement que ce paysage était là !
Bises
Dommage, car le titre faisait envie…
Ce n’est que mon avis, il te plairait peut-être ^^
Dommage … moi aussi j’ai eu quelques déceptions ces derniers temps. le titre est parfois un piège … et celui là était bien tentant !!
J’aime bien être embarquée par une histoire et quand ce n’est pas le cas, il y a toujours une grosse déception…
l’Islande à découvrir, ça doit être quelque chose !
Ça doit être remarquable! J’adorerais le découvrir ^^
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