Après la Rafle de Joseph Wiesmann
16 et 17 juillet 1942. Près de 13000 juifs résidant à Paris sont victimes d’une rafle et emmenés au Vélodrome d’Hiver avant de partir pour le camp de Beaune-la-Rolande. Parmi eux, la famille Wiesmann : Schmoull et Sara, les parents, Charlotte, Joseph et Rachel, leurs enfants. Sans qu’il comprenne vraiment ce qu’il leur arrive, Joseph est brusquement coupé de toute sa famille. Seul, au milieu des tous les autres enfants dans ce camp vidé des adultes, il lui vient une évidence : il lui faut fuir absolument.
Sur les 4115 enfants raflés en ces jours de juillet 1942 et déportés dans les camps d’extermination, aucun n’est revenu. Seuls deux enfants (dont les parents ont réussi à corrompre les gardes) et Joseph Weismann et son camarade Jo Kogan, sont parvenus à échapper à une mort certaine.
Longtemps discret sur ces événements, c’est lors d’un colloque en compagnie de Simone Weil que cette dernière l’incite à témoigner : « Monsieur Wiesmann, vous avez un devoir de mémoire à accomplir » (source Après La Rafle). Et c’est après plus de 50 ans, que cet homme brisé décide de rompre le silence et de laisser une trace émouvante de son vécu.
Lors de la rafle, Joseph a 11 ans et vit à Montmartre avec ses parents dans l’insouciance de son enfance. L’étoile jaune cousue sur sa poitrine, il ne la comprend pas vraiment, jusqu’à ce 16 juillet qui va faire basculer sa vie et celle de sa famille dans l’horreur absolue.
Ce témoignage, au-delà du formidable document historique qui nous permet d’en apprendre plus sur les conditions de captivité des raflés au Vel D’Hiv’ et au camp de Beaune-la-Rolande, permet de comprendre l’horreur mais aussi et surtout le traumatisme laissé chez cet enfant qui, devenu adulte, doit apprendre à avancer avec ses cicatrices toujours ouvertes et douloureuses.
Par ses mots, on apprend comment il a choisi « Le bonheur, droit devant » pour éviter de trop regarder en arrière et même autour de lui au sortir de la guerre, période durant laquelle l’antisémitisme reste encore très présent malgré les révélations autour du génocide causé par les nazis.
On est choqué, outré, ému par son histoire, qui ne peut laisser indifférent par la force et le poids laissés par cette rafle.
Avec Après la Rafle, Joseph Weismann offre un témoignage fort et humble, d’un homme dont le destin s’est brisé par la folie des Hommes. Simone Weil avait raison, il lui fallait témoigner afin de ne pas oublier cette tragédie.
Je vous rappelle qu’avec MissChocoRêve nous organisons le Challenge Sourires afin d’offrir des cadeaux aux enfants hospitalisés à Noël. Toutes les modalités pour participer sont à retrouvées dans l’article 3° Challenge Sourires pour les Enfants Hospitalisés.
13 Comments
Je note ce roman dans ma PAL. Je me fais un devoir de me renseigner un maximum au-travers de tels récits afin de toujours me souvenir de ce génocide.
A lire donc.
Tout comme moi! De tels actes, il ne faut jamais les oublier…
Simone Weil a raison, nous ne devons jamais oublié ce génocide et jusqu’où peut mener la folie humaine…
Je ne connaissais pas ce livre…je l’achèterai prochainement. Merci pour ce partage.
Il faut encore et toujours témoigner… afin de ne pas oublier ou minimiser de telles horreurs.
Je note mais pas pour de suite, j’ai envie de légèreté en cette fin d’année.
Je comprends bien! 🙂
celui-là, même si j’ai déjà beaucoup lu sur le sujet, m’intéresse beaucoup!
C’est intéressant de découvrir encore un nouveau témoignage, un autre point de vue. Surtout de cette rafle, vu le peu de survivants malheureusement…
C’est certainement un livre à lire mais le sujet est trop lourd pour moi en ce moment… Bisous!
Je comprends tout à fait 🙂
Bisous
[…] voir ou revoir ce qui s’est passé cette semaine sur le Lalydo’s Blog : – Après la Rafle – Hokusai, la Thé Box au Pays du Soleil Levant – Gourdon, la […]
Ce livre devrait me plaire !!!
C’est un magnifique témoignage, je te conseille ce livre!